
Clarinettiste |
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Naissance | 16 avril 1885 |
Décès | 27 juillet 1939 à 54 ans |
Né le 16 avril 1885 à l’Anse Dufour, dans la commune des Anses d’Arlet au sud-ouest de la Martinique, Alexandre Fructueux, connu sous le nom d’Alexandre Stellio, incarne l’effervescence musicale antillaise du début du XXe siècle.
Après une enfance modeste et marquée par les migrations familiales vers la Guyane dès 1899, Stellio découvre très jeune le monde du travail et les bals populaires, où il se fait remarquer comme virtuose de la flûte et surtout de la clarinette.
Son maître et mentor est le clarinettiste martiniquais Isambert, surnommé « Sèpen Mèg », un survivant de l’éruption de la Montagne Pelée en 1902, qui transmet à Stellio les secrets du jeu créole.
Dans les années 1920, Alexandre Stellio s’impose dans les dancings de Cayenne, puis retourne en Martinique avant de s’envoler pour l'Hexagone. À Paris, il devient une figure incontournable des cabarets antillais et de la scène créole parisienne : Boule Blanche, Tagada, Madinina Biguine, L’Élan Noir… son nom rayonne dans toute la communauté caribéenne et au-delà.
L’événement marque sa carrière : lors de l’Exposition coloniale internationale de Paris en 1931, Stellio fait découvrir la biguine martiniquaise au vaste public métropolitain, propulsant ce genre rythmé, influencé par le jazz et les airs latino-américains, au rang de phénomène musical durable.
En 1935, il se produit à l’Opéra de Paris pour le tricentenaire du rattachement des Antilles et de la Guyane à la France, confirmant son statut d'ambassadeur culturel.
Stellio enregistre entre 1929 et 1939 plus d’une centaine de compositions dont les célèbres « Serpent maigre », « Pleurez, pleurez, Chabin », « Paris biguine » ou « À l’ombre des palmiers », des classiques du patrimoine musical antillais et français. Son intégration du jazz, de la valse, de la mazurka et des rythmes latinos en fait un innovateur respecté par ses pairs : il est reconnu comme un des maîtres de la biguine, créateur de ponts entre les styles et les cultures.
Sa disparition en juillet 1939 à Paris marque la fin d’une époque mais laisse un héritage vivant : Alexandre Stellio reste, dans la mémoire martiniquaise et guadeloupéenne, un pionnier et une étoile de la musique créole.
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