
Insurrection du sud de la Martinique |
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| Naissance | 05 novembre 1848 |
| Décès | 15 décembre 1879 à 31 ans |
Lumina Sophie Roptus, dite « Surprise », née le 5 novembre 1848 au Vauclin, Martinique, et morte le 15 novembre 1879 à Saint-Laurent-du-Maroni, demeure la Flamme de la Résistance martiniquaise.
Figure emblématique de l’Insurrection du Sud de 1870, elle incarne à la fois la lutte contre l’injustice raciale, la condition féminine post-esclavagiste et la quête inépuisable de liberté des sociétés créoles.
Les origines d’une femme libre
Fille d’anciens esclavisés affranchis lors de l’Abolition du 27 avril 1848, Marie-Philomène Roptus, appelée Lumina, grandit dans une famille rurale de cultivateurs au Vauclin, sur l’habitation La Broue.
Sa mère, Marie-Sophie dite Zulma, lui transmet les valeurs de dignité et de résistance. Très tôt, Lumina s’illustre par son intelligence et sa sensibilité politique, lisant les journaux et s’informant sur les débats métropolitains.
Jeune ouvrière, couturière et marchande ambulante, elle sillonne les chemins du sud de l’île, observant les inégalités persistantes dans la société post-esclavagiste.
L’épreuve de 1870 – La flamme de la révolte
En 1870, un événement dramatique bouleverse la société martiniquaise : Léopold Lubin, ouvrier noir, est injustement condamné après une altercation avec un officier blanc. Cette condamnation symbolise les tensions coloniales et attise la colère du peuple.
Lumina, alors âgée de 21 ans et enceinte de deux mois, prend part à la mobilisation à Rivière-Pilote, réclamant justice et égalité.
Sous son impulsion, la révolte gagne en intensité : plantations incendiées, symboles royalistes abattus, drapeaux blancs déchirés. C’est dans ce contexte que naît l’Insurrection du Sud.
Les autorités coloniales répriment brutalement la résistance. Arrêtée le 26 septembre 1870 à Régale, Lumina est incarcérée au Fort Desaix avant d’être jugée à Fort-de-France.
Le martyre et la déportation
Au cours de son procès, Lumina Sophie est accusée d’avoir été « la flamme de la révolte ».
Condamnée en juin 1871 aux travaux forcés à perpétuité, elle donne naissance en prison à un fils dont elle sera séparée et qui mourra un an plus tard.
Déportée en Guyane, au bagne de Saint-Laurent-du-Maroni, elle y subit les humiliations du régime pénitentiaire colonial et meurt à 31 ans, en 1879, loin de sa terre natale.
Héritage et reconnaissance
Devenue symbole de courage et de liberté, Lumina Sophie incarne la résistance antillaise face au racisme, au patriarcat et au pouvoir colonial. Redécouverte par les historiens et célébrée par le mouvement féministe martiniquais, elle est aujourd’hui honorée dans la mémoire collective : son nom a été donné à des écoles, associations, et espaces publics à travers l’île.
Son combat pour la justice inspire encore les générations, faisant d’elle une figure centrale de la créolité combattante et une pionnière de la résistance féminine caraïbéenne.
Son nom repose désormais symboliquement au Panthéon imaginaire de la Martinique, aux côtés de celles et ceux qui ont forgé la liberté. Elle laisse une trace indélébile dans l’histoire et dans la conscience du peuple martiniquais.
Les familles Roptus, Zulma, Lubin, Ravine, et Cyrille s’unissent dans la mémoire de cette femme de feu qui fit trembler l’ordre colonial.
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