Montagne Pelée

La Montagne Pelée, majestueuse et redoutée, trône dans le nord de la Martinique comme l’un des symboles les plus puissants de l’île. 

Culminant à 1 397 mètres d’altitude, ce volcan actif est à la fois un monument naturel, un lieu de mémoire et un site scientifique d’envergure mondiale.​

Une histoire forgée par le feu

Née il y a plus de 500 000 ans, la Montagne Pelée est un stratovolcan gris calco-alcalin dont les multiples éruptions ont marqué la géologie et la population martiniquaise. 

L’éruption du 8 mai 1902, la plus meurtrière du XXᵉ siècle, a anéanti Saint-Pierre, alors capitale économique et culturelle de l’île, et causé la mort de près de 30 000 habitants en quelques minutes.​

C’est cet événement tragique qui a donné naissance au type éruptif péléen, caractérisé par la formation d’un dôme de lave et des explosions latérales d’une intensité inédite. Les « nuées ardentes », décrites pour la première fois par le volcanologue Alfred Lacroix, restent aujourd’hui une référence scientifique mondiale.​

Un patrimoine mondial unique

Depuis septembre 2023, la Montagne Pelée et les pitons du nord de la Martinique sont inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO, rejoignant ainsi les volcans emblématiques du monde tels que le :

• Vésuve, 
• Stromboli,
• Et le Mauna Loa à Hawaii. 

Cette reconnaissance repose sur deux critères majeurs :

• Critère VIII, célébrant la singularité géologique et volcanologique du site ,
• Critère X, valorisant la biodiversité exceptionnelle des forêts volcaniques du nord.​

Un écosystème rare et préservé

Classée au sein du Parc naturel régional de la Martinique, la Pelée abrite l’un des écosystèmes les plus riches des Petites Antilles : forêts humides, fougères géantes, orchidées endémiques et espèces rares telles que l’allobate de la Martinique, la couleuvre couresse et l’oriole de Martinique. 

Ces milieux forestiers, allant du littoral aux sommets, illustrent la diversité et la résilience de la biodiversité antillaise.​

La randonnée : un voyage entre terre et nuages

Avec ses sentiers de Grande Savane, de l’Aileron ou du Morne Macouba, l’ascension de la Montagne Pelée fascine les passionnés de randonnée. 

Ce parcours ascendant, entre bananeraies, forêts humides et paysages lunaires, dévoile à chaque virage une Martinique plus sauvage et majestueuse. 

Les plus courageux atteignent « le Chinois », le sommet du volcan, où les panoramas embrassent l’ensemble du nord caraïbe.​

Mémoire, science et transmission

Surplombant Saint-Pierre, la Montagne Pelée n’est pas seulement un site naturel : c’est un lieu de mémoire collective. Le musée Frank A. Perret, les ruines de la ville détruite et les sites reconquis par la végétation rappellent la fragilité du lien entre l’homme et la nature. 

Aujourd’hui encore, le volcan est constamment surveillé par l’Observatoire volcanologique et sismologique de Martinique, garantissant la sécurité des habitants et la poursuite des recherches scientifiques.​

Un symbole de la fierté martiniquaise

La Grande Dame du Nord, comme la surnomment les habitants, incarne la force, la renaissance et la beauté de la Martinique. 

De ses flancs verdoyants aux cendres qui ont nourri son sol, la Montagne Pelée continue d’écrire l’histoire de l’île. 

Inscrite à l’UNESCO, elle s’impose désormais comme un patrimoine universel, témoin du dialogue entre la terre, le feu et la vie.