
Clarinette, saxophone |
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Naissance | 31 décembre 1907 |
Décès | 21 octobre 1993 à 86 ans |
Anderson Bagoé, né le 31 décembre 1906 à Case-Pilote et décédé le 21 octobre 1993, est l’un des musiciens les plus influents de la Martinique du XXe siècle.
Pédagogue, compositeur prolifique, multi-instrumentiste, chef d’orchestre et innovateur, il a durablement marqué l’évolution de la musique traditionnelle créole à travers des décennies d’engagement artistique et éducatif.
Une vocation musicale précoce
Dès l’enfance, Anderson Bagoé montre un intérêt prononcé pour la musique. Il fabrique ses premières flûtes à partir de tiges de papaye, puis de bambou, et apprend à reproduire des airs populaires à l’oreille. Sa curiosité naturelle le pousse à emprunter une clarinette à un cousin : un geste décisif qui initie sa formation musicale.
Souhaitant aller plus loin, il étudie le solfège et l’harmonie auprès de Daniel Danjou et rejoint la fanfare de l’orchestre philharmonique L’Aurore. En 1922, à seulement 16 ans, il compose l’un de ses premiers morceaux, À seize ans.
Un parcours entre éducation et musique
En parallèle de ses activités musicales, Bagoé poursuit des études avec pour ambition de devenir professeur d’anglais. Il voyage fréquemment dans la Caraïbe (Trinidad, Barbade, etc.), où il enrichit sa culture linguistique et découvre de nombreux talents musicaux. Ces voyages nourrissent son style et sa compréhension des musiques caribéennes.
Pionnier du saxophone en Martinique
À 22 ans, il fait un choix audacieux : il délaisse la clarinette pour un instrument encore rare sur l’île, le saxophone.
Il devient ainsi l’un des premiers Martiniquais à en jouer, et l’introduit au sein de son propre orchestre, le Bagoé’s Hot Jazz, fondé dans les années 1930.
En 1935, à l’occasion des fêtes du Tricentenaire, il impose le saxophone sur scène face à d'autres figures locales comme Eugène Delouche. Installé au parc Gallieni, il y dirige un dancing populaire, animé de fox-trots, valse créole, biguines et autres danses prisées du moment.
Compositeur prolifique et animateur culturel
Anderson Bagoé s’illustre par la diversité de ses compositions : biguines, mazurkas, boléros, tangos, chants de carnaval, cantiques de Noël, chants religieux, hymnes scolaires, complaintes, musiques de théâtre… Il compose pour tous les publics et toutes les occasions.
Membre de l'orchestre philharmonique La Sainte Cécile, il côtoie les meilleurs musiciens de l’époque. Il compose également des titres à succès pendant et après la Seconde Guerre mondiale, dont :
- Vacabonds ba moun l’ai (1943), chanson carnavalesque sur les pénuries de guerre?
- Amour Biguine,
- Déclaration,
- Apparition (1er prix au concours de la plus belle biguine en 1954),
- Man ni mangé lapin (3e prix et prix du public),
- Est-ce moin acrobate, une biguine humoristique couronnée au carnaval
Un héritage musical durable
En 1960, alors qu’il séjourne à Paris, il est choisi par le gouvernement français pour représenter les Outre-mer au Festival mondial du folklore à Desenzano del Garda (Italie), une reconnaissance officielle de son rôle d’ambassadeur culturel.
Anderson Bagoé s’éteint en 1993, laissant derrière lui un répertoire riche, une influence certaine sur la scène antillaise, et un modèle de musicien complet, à la fois ancré dans la tradition et ouvert à l’innovation.
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