Fernand Donatien

Fernand Donatien, né le 1er juin 1922 à Fort-de-France, est une figure majeure de la musique créole martiniquaise. 

Musicien, arrangeur et compositeur, il a grandement contribué à la préservation et au développement du patrimoine musical local, notamment la biguine, la mazurka et la valse créole. 

Son œuvre combine influences traditionnelles et modernité, reflétant les réalités sociales martiniquaises à travers sa création musicale.

Parcours artistique

Fernand Donatien baigne dès son enfance dans un environnement musical familial, héritier d’une grande discothèque classique et de musique traditionnelle. 

Il apprend le pipo puis la flûte traversière en bambou, maîtrisant des compositeurs classiques dès l’adolescence. Influencé aussi par la musique cubaine (mambo, guaracha), il fonde avec Laurent Larode l'orchestre Stardust, où il compose et interprète plusieurs titres phares dont Es ou sonjé et Faut déclarer. 

Sa musique, souvent qualifiée de "musique coloniale", était alors réservée à l’élite, mais il insuffla une dimension sociale et politique à ses paroles.

Reconnu pour ses paroles engagées, il évoque les difficultés sociales et économiques martiniquaises dans des chansons comme Boïng la, La Consommation, et Pou twa fran (sur les événements tragiques de l’Habitation Chalvet en 1974). 

Fernand Donatien fut un perfectionniste qui voulait sublimer la musique locale et en faire un vecteur de conscience sociale. 

Il remporte plusieurs prix, dont le Prix ORTF 1974 pour la chanson Lan min nwè.

Collaborations notables

Donatien a écrit et composé pour de nombreux artistes martiniquais et antillais, parmi lesquels Laurent Larode, Gertrude Seinin, Jocelyne Béroard, Ralph Thamar, Jean-Philippe Marthély, Danièle René-Corail, Céline Flériag, et bien d’autres. Il a également enseigné la musique dans l’Éducation Nationale et composé des hymnes, participant activement à la reconnaissance et la structuration du patrimoine musical martiniquais.

Impact et héritage

Fernand Donatien est considéré comme un pilier de la musique créole, influençant la biguine, la mazurka et la valse martiniquaises. Il a contribué à la construction d’un répertoire riche en sens et inventivité, évocateur de la société martiniquaise. 

Son œuvre est un équilibre entre finesse poétique et ancrage social. Il fut le premier président de la commission d'identification des œuvres à la SACEM Martinique en 1985, affirmant son rôle institutionnel important dans la préservation du patrimoine musical.

Plusieurs hommages lui ont été rendus, notamment un concert à l’Atrium en 2012 et la dénomination du collège Dillon 1 de Fort-de-France à son nom en 2013, dix ans après son décès. Son influence se prolonge comme un héritage indélébile dans la mémoire musicale martiniquaise et caribéenne.