Samuel Castendet

Un Pionnier de la Musique Antillaise et de la Biguine

Samuel Castendet
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Naissance 30 décembre 1906
Décès 18 janvier 1993 à 86 ans

Samuel Sabinus Castendet, plus connu sous le nom de Sam Castendet, est l'une des figures emblématiques de la musique antillaise. 

Né le 30 décembre 1906 à Sainte-Marie, en Martinique, il a marqué de son empreinte la biguine, un genre musical traditionnel des Antilles françaises. Décédé le 18 janvier 1993, il reste à ce jour un pilier de la scène musicale antillaise, ayant exporté la richesse de cette culture en métropole et au-delà.

Un Talent Né à Sainte-Marie

Samuel Castendet est né dans le quartier de Bezaudin, à Sainte-Marie, en Martinique. Dès son plus jeune âge, il développe une passion pour la musique. À l'âge de treize ans, sa mère lui offre une clarinette, l'instrument qui deviendra l'un de ses compagnons de scène les plus fidèles. Autodidacte, il se perfectionne non seulement dans la clarinette, mais aussi dans d'autres instruments tels que la batterie et la contrebasse. 

Il fait ses débuts dans sa ville natale avant de s'envoler pour la métropole en 1924, à l'âge de 18 ans, afin de poursuivre son rêve musical.

L'Ascension à Paris

Arrivé à Paris en 1924, Samuel Castendet commence sa carrière comme tourneur. Ce n’est qu’en 1931 que sa carrière musicale prend un tournant décisif lorsqu’il est recruté comme clarinettiste au pavillon de la Guadeloupe lors de l'Exposition Coloniale Internationale. Son talent et son style unique lui permettent rapidement de se faire un nom dans la scène musicale parisienne.

 Il fonde son propre orchestre, "Sam Castendet et son orchestre antillais", qui devient une référence dans les cabarets parisiens.

Les Années de Gloire

Au cours de sa carrière, Samuel Castendet se produit dans certains des lieux les plus emblématiques de la vie nocturne parisienne. Il joue notamment au Tagada Biguine, à La Boule Blanche, et à La Canne à Sucre, des cabarets réputés où se retrouvent les plus grands musiciens antillais de l'époque. Parmi ses interprétations les plus célèbres, on peut citer des titres comme « Neg ni mauvé mannyè », « Lévé yo… lévé yo ka », et « La rue zabim ».

Ces morceaux sont devenus des classiques, inscrits dans le patrimoine musical martiniquais et antillais. Son style distinct, mêlant les rythmes traditionnels de la biguine aux influences métropolitaines, a permis à la musique antillaise de briller sur la scène internationale.

Un Parcours Héroïque Pendant la Seconde Guerre Mondiale

Mobilisé pendant la Seconde Guerre mondiale, Samuel Castendet est fait prisonnier. Toutefois, il s'évade et rejoint Paris en 1942, où il reprend sa carrière musicale. Sa résilience durant cette période difficile renforce sa détermination à promouvoir la culture antillaise, même en temps de guerre.

Après la guerre, il se produit dans des lieux prestigieux tels que La Cigale, Le Pavillon d'Ermenonville, et La Villa d'Este. En 1951, il a même l'honneur d'animer une étape du Tour de France, un exploit rare pour un artiste de musique traditionnelle antillaise.

Des Tournées Internationales et un Engagement Culturel

Dans les années 1950, la carrière de Samuel Castendet prend une dimension internationale. Il se produit notamment en Afrique, où il est invité à jouer pour des personnalités de premier plan, comme le roi Farouk en Égypte. Ces tournées permettent de faire découvrir la biguine à un public plus large, consolidant ainsi la position de la musique antillaise sur la scène mondiale.

En plus de sa carrière musicale, Samuel Castendet a ouvert un cabaret, Le Fort-de-France, à Paris, et a fondé sa propre maison de disques, La Boîte à Musique. Ces initiatives témoignent de son désir de promouvoir la musique antillaise et d'offrir une plateforme aux jeunes talents.

Fin de Carrière et Héritage

Atteint d'insuffisance respiratoire, Samuel Castendet se tourne vers la contrebasse et finit par mettre un terme à sa carrière musicale en 1965. Après avoir pris sa retraite en 1980 à La Rochelle, il retourne en Martinique où il meurt le 18 janvier 1993 à l’âge de 86 ans.

L'héritage de Samuel Castendet est immense. En tant que musicien, compositeur, et chef d'orchestre, il a joué un rôle clé dans la promotion de la biguine et de la musique antillaise, à la fois en France et à l'international. Sa contribution à la culture martiniquaise est inestimable, et il reste une figure incontournable du patrimoine musical des Antilles.

Samuel Castendet a marqué l’histoire de la musique antillaise et de la biguine par son talent et son engagement. Sa carrière, jalonnée de succès à Paris et à travers le monde, témoigne de la richesse et de l'universalité de la culture martiniquaise. Il demeure une source d'inspiration pour les générations actuelles et futures d'artistes.

 

 

 

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