Maurice Noiran

Un virtuose de la clarinette, figure marquante de la musique antillaise

Maurice Noiran jour de la clarinette
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Né en 1914 dans le quartier des Terres Sainville à Fort-de-France, Maurice Noiran est un clarinettiste martiniquais qui a marqué l’histoire de la musique antillaise. 

Issu d’une famille bien connue, il s’est rapidement démarqué par son talent et sa passion pour la musique, qu'il a cultivée dès son plus jeune âge.

Une formation musicale autodidacte et rigoureuse

Bien qu’il ait débuté sa vie professionnelle en tant qu’apprenti mécanicien, Maurice Noiran s'est rapidement tourné vers la musique. Il a d’abord maîtrisé la flûte avant de s’initier à la clarinette, un instrument qui deviendra sa marque de fabrique.

 Avec l’aide de musiciens comme Anderson Bagoe, Léon Apanon et Victor Coridun, il perfectionne ses compétences en solfège et en harmonie.

Le début d’une carrière musicale en Guadeloupe

À l’âge de 16 ans, Maurice quitte la Martinique pour la Guadeloupe, où il rencontre les frères Martial, chefs de l'orchestre « Tommy’s Jazz ». C’est avec cet orchestre qu’il développe son style, mêlant jazz et musique traditionnelle antillaise. 

Ensemble, ils se produisent à l’Exposition Coloniale de Paris en 1931. Malgré quelques déceptions à leur arrivée dans la capitale française, Noiran et son orchestre parviennent à s’imposer sur la scène musicale parisienne.

Une ascension sur la scène musicale parisienne

En 1932, Maurice Noiran se produit à la célèbre Boule Blanche, un haut lieu de la musique antillaise à Paris, où il alterne ses performances avec le légendaire clarinettiste Stellio. Il devient un habitué du Bal Blomet à partir de 1935, où il enregistre plusieurs disques en collaboration avec le pianiste martiniquais Louis Jean-Alphonse.

Une carrière marquée par l’histoire

Fait prisonnier par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, Maurice Noiran passe près de cinq ans en captivité. À sa libération, il retrouve sa place de musicien au Bal Blomet et poursuit son parcours musical. 

En 1946, il rejoint l’orchestre de Sam Castendet à la « Canne à Sucre » puis au « Fort-de-France », où il se produit jusqu’en 1952.

Une influence discrète mais puissante

Maurice Noiran, également saxophoniste talentueux, a joué avec certains des plus grands musiciens de son époque, comme le trompettiste américain Jack Butler et l’orchestre cubain d’Oscar Calle. Sa sonorité ample et richement nuancée, ainsi que sa sensibilité musicale, ont fait de lui un clarinettiste inimitable. 

Sa collaboration avec des artistes tels qu’Al Lirvat et Alphonso a laissé une empreinte durable dans le répertoire musical antillais, même si son talent est parfois resté dans l’ombre.

Un héritage musical intemporel

Bien que Maurice Noiran ait quitté ce monde en 1978, son héritage musical perdure. Compositeur prolifique, il a notamment signé la célèbre biguine « An ti musicien ». En 1980, un festival de la clarinette lui a été dédié par Bernard Bolosier, en hommage à sa carrière exceptionnelle.

Maurice Noiran est un artiste dont l'œuvre mérite d’être redécouverte, tant pour sa contribution à la musique traditionnelle antillaise que pour son influence sur les générations de musiciens qui l'ont suivi.

Pleurez pleurez chabin (feat. Maurice Noiran, Alain Jean-Marie et son trio)

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