René Ménil

René Ménil (né le 15 février 1907 au Gros-Morne, Martinique – décédé le 29 août 2004 à Saint-Luce) est un penseur et militant marxiste martiniquais, cofondateur du Parti communiste martiniquais (PCM) et acteur clé de la revue littéraire Tropiques.

Il est reconnu pour ses écrits philosophiques, ses réflexions sur l'identité martiniquaise et son combat contre le colonialisme et l'assimilation culturelle.

Parcours professionnel

Après des études en métropole, il retourne en Martinique en 1935 et milite dans des groupes communistes locaux. En 1932, il cofonde la revue Légitime Défense, premier manifeste anticolonialiste martiniquais, dénonçant les mécanismes de domination coloniale et d'aliénation culturelle. 

De 1941 à 1945, il travaille avec Aimé Césaire, Suzanne Roussi-Césaire et d'autres sur la revue Tropiques, qui affirment une identité martiniquaise ouverte, résistante à la censure de Vichy.

Il joue un rôle central dans la fondation du PCM en 1957, qui évolue vers la revendication d'autonomie politique. De 1963 à 1981, il publie la revue Action, consacrée à la politique, à la culture et aux mouvements révolutionnaires mondiaux.

Collaborations et affiliations notables

• Aimé Césaire (partenaire intellectuel et politique),
• Suzanne Roussi-Césaire, Aristide Maugée, Georges Gratiant (revue Tropiques),
• Parti communiste martiniquais (PCM),
• Militants martiniquais tels que Georges Gratiant, Léopold Bissol, Victor Lamon,
• Intellectuels marxistes, surréalistes et anticolonialistes,
• Contributions à la revue Justice (PCM),
• Partenariats avec des mouvements culturels et politiques anticoloniaux locaux et internationaux

Impact et héritage

René Ménil est un théoricien majeur de la conscience martiniquaise et de la lutte pour l'autonomie politique. Il dénonce les effets de l'assimilation coloniale sur l'âme et la culture antillaise, défend la récupération du pouvoir politique par le peuple martiniquais. Son œuvre intellectuelle est ancrée dans un engagement marxiste et dans la créativité culturelle créole. 

Par ses revues et écrits, il forge une pensée révolutionnaire combinant philosophie, critique littéraire et politique, qui influence durablement la vie politique et culturelle martiniquaise.