
Ouvrier martiniquais victime de Chalvet |
Ilmany Rénor Sérier (1919-1974), ouvrier agricole martiniquais, est né et a grandi en Martinique, ancré dans la culture et la vie des travailleurs agricoles du Nord Atlantique.
Le 14 février 1974, lors de la grande grève de Chalvet à Basse-Pointe, il prend part à une manifestation historique d’ouvriers agricoles réclamant, avec dignité, l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.
Ce jour-là, plus de 200 gendarmes lourdement armés et un hélicoptère font face aux manifestants.
La répression est brutale : plusieurs ouvriers sont blessés, Ilmany Rénor Sérier tombe sous les balles et meurt à 55 ans sur les terres de Chalvet, symbole silencieux de la lutte ouvrière martiniquaise.
Parcours et contexte social
Issu d’une famille de cultivateurs, Ilmany a traversé les grandes mutations de l’agriculture martiniquaise, travaillant toute sa vie dans les plantations de bananes et d’ananas.
Sa trajectoire professionnelle est celle d’un homme enraciné dans la collectivité ouvrière, marqué par la solidarité et la quête d’égalité.
Événements et mémoire collective
Deux jours après sa mort, le 16 février 1974, Georges Marie-Louise, jeune ouvrier maçon de 19 ans et probable manifestant, est retrouvé sans vie sur une plage proche de Chalvet.
L’indignation gagne la population : lors de l’inhumation d’Ilmany au Lorrain, la contestation et le sentiment anti-colonial s’exacerbent.
Des milliers de personnes, guidées par les centrales syndicales, réclament justice et dénoncent la violence policière.
Le 19 février, la grève prend fin après signature d’un protocole : plusieurs syndicalistes et ouvriers sont arrêtés, mais les procédures judiciaires se soldent par des amnisties.
Héritage et impact culturel
Figure emblématique des luttes sociales, Ilmany Sérier incarne la résistance ouvrière.
Son nom est évoqué chaque année lors des commémorations de Chalvet et demeure associé à la soif de dignité et de justice des travailleurs martiniquais.
Son enterrement, célébré dans l’émotion populaire, marque une page de la mémoire collective antillaise et du mouvement ouvrier martiniquais.
Collaborations et références
De nombreux témoignages, publications et œuvres culturelles (dont la chanson « Février 74 » de Kolo Barst) perpétuent le souvenir de Rénor et de la lutte de Chalvet dans la culture martiniquaise contemporaine.
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