Ina Césaire

Ina Césaire (1942-2025) est une figure majeure de la culture martiniquaise et caribéenne, dramaturge, ethnologue et professeure d’université. 

Née le 13 octobre 1942 à Fort-de-France et décédée en juin 2025 à Schoelcher, elle est la fille du poète et homme politique Aimé Césaire et de l’essayiste Suzanne Roussi-Césaire.

Parcours académique et scientifique

Spécialiste renommée de l’ethnographie et de la tradition orale, Ina Césaire a mené des études supérieures en France, notamment sur la culture peule et les civilisations africaines. 

Elle a soutenu une thèse sur les Peuls nomades du Niger à l’Université Paris I (Sorbonne). Professeure, elle a enseigné la littérature orale comparée aussi bien dans des universités parisiennes que dans celles des Antilles et de la Guyane. 

Attachée au CNRS, elle a dirigé des recherches sur la société et la culture caribéenne et a été chargée de mission pour la conservation du patrimoine martiniquais.

Œuvre littéraire et valorisation du patrimoine

Ina Césaire est connue pour son travail de collecte, transcription et traduction bilingue (français-créole) de contes antillais, particulièrement dans sa trilogie emblématique dont fait partie Contes de mort et de vie aux Antilles (1976). Cette œuvre a permis de préserver et faire connaître une tradition orale en déclin, clé de la mémoire et de l’identité créole. 

Sur le plan théâtral, elle a écrit des pièces comme Mémoires d’Isles (1985) et Rosanie Soleil (1992), ainsi que le roman Zonzon Tête Carrée (1994), qui construit une esthétique martiniquaise fondée sur l’oraliture et les récits populaires.

Elle a aussi réalisé plusieurs documentaires ethnographiques centrés sur des aspects essentiels de la culture martiniquaise tels que le carnaval, la pêche, Noël et la Toussaint, renforçant ainsi le lien entre recherche scientifique et création culturelle.

Impact culturel et héritage

Au cours de sa carrière, Ina Césaire s’est engagée pour la transmission des mémoires plurielles et la valorisation de la parole créole. Son travail a largement contribué à la reconnaissance de l’importance de l’oralité et des récits populaires dans l’identité caribéenne. 

Reconnue comme une auditrice exceptionnelle de la tradition orale, elle a subverti les normes sexistes en affirmant le rôle clé des femmes dans la préservation de la mémoire antillaise. Son héritage est aujourd’hui une référence incontournable dans les domaines académique et culturel en Martinique et au-delà.

Dernier hommage

Ina Césaire est décédée en juin 2025 en Martinique, laissant derrière elle un corpus essentiel à la compréhension et à la sauvegarde de la culture martiniquaise, fruit d’une vie consacrée à la recherche, à la création littéraire et à la transmission culturelle.