
                                    Avocat, maire du Lamentin(1959-1989) | 
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| Naissance | 06 janvier 1907 | 
| Décès | 20 juin 1992 à 85 ans | 
Georges Gratiant est une figure centrale de l’histoire politique, sociale et littéraire de la Martinique au XXe siècle.
Né le 6 janvier 1907 au Saint-Esprit et mort le 20 juin 1992 au Lamentin, il fut à la fois avocat, poète, résistant intellectuel et homme politique.
Il incarne la transition du pays martiniquais de la période coloniale à la départementalisation, tout en gardant une profonde fidélité aux idéaux d’émancipation et de justice sociale.
Parcours littéraire et intellectuel
Avant d’être un acteur politique majeur, Georges Gratiant fut un homme de lettres. Inspiré par son frère, le poète Gilbert Gratiant, il publie des textes empreints d’humanité et d’engagement social, comme Volcan éteint, qui s’inscrit dans la lignée poétique d’Aimé Césaire, Claude McKay et René Ménil.
Il participe entre 1941 et 1943 à la rédaction de la revue Tropiques, aux côtés de Suzanne et Aimé Césaire, René Ménil et Aristide Maugée, revue qui combat l’aliénation coloniale et célèbre la culture caribéenne.
Engagement politique et social
Formé au lycée Schœlcher, puis diplômé en droit après des études en France, il revient à la Martinique en tant qu’avocat au barreau de Fort-de-France.
Militant communiste, il fonde dans les années 1930, avec René Ménil et Victor Lamon, le Front commun, précurseur du Parti communiste martiniquais (PCM) créé en 1957.
En 1948, il assure la défense des ouvriers agricoles dans « l’affaire des 16 de Basse-Pointe » et remporte leur acquittement.
Il est élu premier président du conseil général de la Martinique (1946-1947), puis devient maire du Lamentin de 1959 à 1989.
Durant son mandat, il développe des infrastructures sociales majeures (écoles, stades, logements, bibliothèques, maternité), plaçant la commune au centre du développement martiniquais.
Son célèbre Discours sur les trois tombes (1961), prononcé après la répression d’une grève d’ouvriers du Lamentin, marque l’histoire de l’éloquence politique antillaise et reste une dénonciation vibrante des injustices coloniales.
Après avoir été maire du Lamentin pendant trente ans il ne se représente pas aux municipales et soutient la candidature de son premier adjoint Pierre Samot.
Héritage et influence
Georges Gratiant a consacré sa vie à la défense de la dignité humaine et à la lutte anticoloniale. Ses engagements pour l’autonomie et la reconnaissance du peuple martiniquais ont profondément influencé les générations suivantes.
Honoré à titre posthume, il demeure une référence morale et intellectuelle en Martinique : le stade municipal du Lamentin porte aujourd’hui son nom. Poète, maire, avocat, il a incarné l’alliance rare entre la parole et l’action.
        
                                    
                                    
                                    
                                    
                                    
                                    
                                    
                                    
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