
An tan Robé |
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Naissance | 31 janvier 1875 |
Décès | 02 mars 1965 à 90 ans |
Georges Achille Marie Joseph Robert, plus connu sous le nom de « l’Amiral Robert », est né le 31 janvier 1875. Officier de marine puis administrateur français, il a terminé sa carrière militaire avec le grade d’Amiral.
Son passage en Martinique, de 1940 à 1943, reste une période marquante et controversée de l’histoire locale.
Parcours et rôle en Martinique
Nommé haut-commissaire pour les territoires français d’outre-mer de l’Atlantique Ouest (Antilles, Guyane, Saint-Pierre-et-Miquelon), l’amiral Robert arrive en Martinique en 1939. Durant la Seconde Guerre mondiale, il se rallie officiellement au régime de Vichy, et gouverne l’île d’une main de fer, soutenu initialement par le gouvernement américain.
Il instaure un régime autoritaire : interdiction des partis politiques et syndicats, dissolution des conseils municipaux, nomination d’élus conservateurs, contrôle et censure de la presse. Pour asseoir son autorité, il affirme son conservatisme en faisant par exemple installer des crucifix dans les écoles.
La famine dite « An tan Robé »
Durant son administration, la Martinique connaît une terrible famine liée à un blocus économique. Les importations, notamment venant de la métropole et des États-Unis, sont coupées, provoquant pénuries et rationnement sévère.
La population souffre de malnutrition, la mortalité explose, des épidémies sévissent, et la pauvreté et la débrouillardise généralisée s’imposent.
La disette affecte toute la société : le pain est confectionné à partir de poudre de manioc, le savon fabriqué avec du jus de coco, la viande réservée aux plus riches. De nombreux Martiniquais fuient vers les îles anglophones voisines.
Fin du régime et procès
Face à la résistance grandissante, dont une mutinerie dans le camp de Balata en juin 1943, l’amiral Robert négocie sa sortie avec l’appui des États-Unis. Le 14 juillet 1943, la Martinique se rallie officiellement à la France libre. Robert est exfiltré vers Porto Rico.
Après la Libération, il est arrêté, jugé par la Haute Cour de justice en 1947 et condamné à dix ans de travaux forcés. Toutefois, il est rapidement libéré pour raisons de santé, un jugement contrasté entre condamnation et reconnaissance des services rendus.
Impact et héritage
Le souvenir de l’amiral Robert reste vif en Martinique : « An tan Robé » désigne encore aujourd’hui la période de famine et de répression qu’il a administrée. Sa gouvernance reste associée à une gestion autoritaire, aux souffrances de la population et à la tension politique de la guerre.
Malgré cela, son action traduisait une volonté de maintenir la Martinique dans le giron français, qu’il tentait d’imposer dans un contexte international marqué par le conflit et les enjeux coloniaux.
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