Chanteur, danseur traditionnel | |
Naissance | 13 décembre 1925 |
Décès | 10 mars 1992 à 66 ans |
Ti Emile, de son véritable nom Caserus Emile, naquit le 28 décembre 1925 à Sainte-Marie, grandissant dans le quartier Bezaudin au cœur de la campagne samaritaine de la Martinique. Dès son jeune âge, il exerça diverses professions liées aux champs de canne à sucre à Sainte-Marie et dans d'autres localités, embrassant les rôles d'ouvrier agricole, muletier, et cabrouettier. Par la suite, il fit du bèlè sa vocation.
Doté d'une voix émérite et reconnu comme un danseur bèlè exceptionnel, Ti Emile devint une figure incontournable en tant qu'auteur et compositeur pour tous ceux qui s'intéressent à la culture bèlè-danmié et, de manière plus générale, à la musique martiniquaise. Son immersion dans le bèlè remonte à son enfance, sa famille, notamment sa mère, jouant un rôle actif dans la vie culturelle bèlè à Sainte-Marie. Il laissa son empreinte en enregistrant cinq albums qui demeurent aujourd'hui une référence.
En 1959, sa rencontre avec Anca Bertrant, une journaliste roumaine, contribua largement à propager le bèlè de Sainte-Marie à travers toute la Martinique, une époque où cette pratique était encore circonscrite à un cercle d'initiés des campagnes locales.
Dans les années 1960, Aimé Césaire, alors maire de Fort-de-France, le remarqua et l'embaucha comme gardien et animateur de bèlè au centre culturel Jean-Marie Serreau, anciennement pitt de Dillon.
Par la suite, il forma les musiciens et danseurs de Fleur Créole, contribua au Ballet martiniquais de Loulou Boislaville, enseigna la danse bèlè aux élèves de l'AMEP et du SERMAC . Ti Emile et d'autres artistes ont transformé cet espace en un lieu de transmission et de vie au cœur de la ville-capitale, participant à de nombreux concerts pour diffuser le bèlè en Martinique et au-delà.
La voix distinctive de Ti Emile et sa maîtrise des codes du bèlè faisaient de lui une figure marquante. Il réglait avec habileté le « tanbou » et le « tibwa » tout en chantant, créant ainsi une harmonie parfaite entre musiciens et danseurs. Son charisme lui permettait de guider les danseurs lors des soirées bèlè, ajoutant à son autorité et à sa notoriété.
Ti Emile a laissé un impact durable par sa détermination à faire connaître le bèlè à travers toute la Martinique. En outre, il a étendu son talent au théâtre et au cinéma, jouant dans la pièce « Le Tambour de Colibri » de Vincent Placoly et faisant une apparition dans le film « La rue Cases-Nègres » d'Euzhan Palcy...