| Naissance | 08 juin 1834 |
| Décès | 30 avril 1901 à 66 ans |
Louis Eugène Augustin Agricole, né le 8 juin 1834 à Morne-à-Vache, près de Basse-Terre en Guadeloupe, est un personnage emblématique de l’histoire politique et littéraire des Antilles.
Écrivain engagé et homme politique influent, il a marqué de son empreinte la Martinique, où il a laissé un héritage important, aussi bien en tant que maire de Sainte-Marie que conseiller général de la Trinité.
Une Carrière Politique Marquante en Martinique
Arrivé pour la première fois en Martinique aux alentours de 1850, Eugène Agricole s'installe durablement sur l'île en 1872 après un bref retour en Guadeloupe. Républicain convaincu, il s’engage rapidement en politique et est élu maire de Sainte-Marie, une commune stratégique du nord de l'île. En parallèle, il devient conseiller général du canton de la Trinité, qui à l’époque regroupait plusieurs grandes communes : Trinité, Sainte-Marie, Robert et Gros-Morne.
Au fil de son ascension politique, il est nommé président du Conseil général de la Martinique. C’est sous sa présidence qu’il parvient à obtenir une mesure historique : l'abolition de l'immigration indienne sur l'île. Ce geste fort témoigne de son engagement pour la justice sociale et son souci du bien-être de la population martiniquaise.
Surnommé affectueusement « Père Agricole », il gagne le respect des Martiniquais pour sa défense des droits des ouvriers et des travailleurs locaux.
Arbitre durant les Grèves de 1900
En février 1900, la Martinique est le théâtre de grèves massives, les ouvriers agricoles réclamant de meilleures conditions de travail face aux propriétaires d’exploitations et aux usiniers. Eugène Agricole est choisi comme arbitre du conflit, un rôle crucial dans une période de grandes tensions sociales. Son expérience politique et sa réputation de justesse en font un médiateur de confiance, œuvrant pour éviter une escalade de la violence entre les deux camps.
Poète et Littérateur Engagé
Outre son engagement politique, Eugène Agricole était un poète prolifique. Ses œuvres, publiées dans les journaux de Guadeloupe et de Martinique, révèlent un esprit critique et profondément engagé. En 1861, il dédie un poème poignant à la veuve d'Auguste-François Perrinon, une figure politique martiniquaise importante, témoignant de ses convictions républicaines et humanistes.
Eugène Agricole a également participé à la création de l’Anthologie de la littérature antillaise de René Bonneville, intitulée Fleurs des Antilles. Cet ouvrage, publié à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1900, présente des œuvres littéraires caribéennes, dont son poème emblématique L'anse du fou et le trou Domingue.
Hommage et Héritage Durable
À sa mort, le 30 avril 1901 à Sainte-Marie, Eugène Agricole laisse un vide immense dans la vie publique martiniquaise. Ses contemporains, tels qu’Amédée Knight et Joseph Clavius-Marius, lui rendront hommage, soulignant son dévouement inlassable envers la cause des Martiniquais.
Aujourd'hui, son héritage perdure à travers les œuvres littéraires qu’il a laissées, ainsi que son engagement politique. Une rue de Sainte-Marie porte désormais son nom, rappelant son influence et son rôle décisif dans l’histoire de la commune et de l’île.
