Jean Crusol

L'intellectuel engagé, entre analyse et controverse

Jean Crusol en Martinique
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Naissance 20 septembre 1943
Àge 81 ans

Jean Crusol, né le 20 septembre 1943 à Sainte-Luce, en Martinique, est un économiste et homme politique.

Issu d’une famille nombreuse et modeste du sud de la Martinique, il suit une scolarité marquée par l’excellence, obtenant son baccalauréat en 1961 à Fort-de-France avant de poursuivre des études supérieures en Sciences Économiques, d'abord à l'Institut Henri Vizioz, puis aux universités de Bordeaux, Paris 1 Panthéon-Sorbonne et Paris IX Dauphine. 

Il obtient deux doctorats en Sciences Économiques et l’agrégation du supérieur en 1990.

En parallèle de sa carrière académique, Jean Crusol s'engage dans la vie militante et politique dès ses années de jeunesse, d'abord comme membre de mouvements lycéens de gauche, puis en tant qu'un des principaux animateurs de l’Association Générale des Étudiants Martiniquais (AGEM) dans les années 1960, à Bordeaux et Paris.

De retour en Martinique, il enseigne à l'université des Antilles et de la Guyane.  Il occupe plusieurs fonctions électives, telles que conseiller régional, conseiller municipal de Fort-de-France, et député européen. En tant qu’élu, il se distingue par son engagement pour la coopération économique et culturelle entre la Martinique et ses voisins caribéens, soutenant des initiatives comme la loi Letchimy pour renforcer les échanges commerciaux au sein de la CARICOM.

Le scandale lié à ses déclarations sur le RPPRAC

Récemment, Jean Crusol a fait l’objet de vives réactions après une vidéo diffusée sur YouTube, où il qualifie le mouvement contre la vie chère en Martinique, le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources Afro-Caribéens (RPPRAC), de "narco-trafiquants". Cette déclaration a choqué une large partie de l'opinion publique en Martinique, un territoire déjà fragilisé par des tensions économiques et sociales. Dans la vidéo, Crusol semble accuser certains membres du mouvement de promouvoir des pratiques criminelles pour faire avancer leur cause, ce qui a alimenté une polémique sur la légitimité du RPRAC et sur les méthodes de protestation utilisées dans l'île.

Les accusations ont provoqué des réactions de la part des militants du mouvement, qui dénoncent ce qu’ils considèrent comme une stigmatisation injustifiée et une tentative de discréditer leur lutte légitime contre la hausse des prix et les inégalités sociales. Pour eux, cette déclaration est perçue comme une tentative de diviser la population et de détourner l'attention des véritables problèmes économiques qui affectent la Martinique.

Cette controverse est d’autant plus significative compte tenu de la position de Jean Crusol dans l’histoire politique et intellectuelle de la Martinique, un homme respecté qui, paradoxalement, s'est souvent présenté comme un défenseur des causes sociales et économiques des Antilles. Le débat sur ses propos met en lumière les fractures existantes dans la société martiniquaise et la complexité des questions sociales et économiques auxquelles l’île est confrontée...

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