L'Ensemble Abricot

Fondé à La Trinité (Martinique) à la fin des années 1960, L’Ensemble Abricot est un groupe musical emblématique de la première vague de modernisation de la musique antillaise. Actif principalement dans les années 1960 et 1970, il s’est distingué par un style mêlant biguine, mazurka créole, zouk précurseur et influences caribéennes afro-latines. 

Le groupe chantait principalement en créole martiniquais et en français, affirmant une identité profondément ancrée dans la créolité et la transmission du patrimoine musical martiniquais.​​

Parcours musical

L’Ensemble Abricot est né de l’initiative de musiciens de La Trinité passionnés par la rencontre entre rythmes traditionnels martiniquais et harmonies modernes venues de Cuba, de Trinidad et de la Guadeloupe. Leur unique enregistrement connu, l’album "À la Bananeraie" (1968), témoigne de cette fusion : un dialogue permanent entre le bèlè, la biguine et des orchestrations cuivrées inspirées du calypso et du salsa.​

Le morceau "Bienvenue" (1968) illustre cette recherche d’unité caribéenne, entre modernité orchestrale et mémoire populaire. Le groupe s’est produit sur plusieurs scènes locales, notamment lors d’événements communautaires dans le Nord Atlantique de la Martinique et lors de tournées ponctuelles dans la diaspora antillaise en Guyane et à Paris.​

Bien qu’un seul album ait été officiellement diffusé, les archives sonores et les rééditions compilées dans la série "Nostalgie Caraïbes" attestent de l’impact durable du collectif sur la mémoire musicale des années 1960-1970.​

Collaborations notables

Les musiciens de L’Ensemble Abricot ont occasionnellement collaboré avec des figures de la scène antillaise telles que  Léon Sainte Rose, participant à un mouvement collectif de valorisation des musiques caribéennes populaires.​

Impact et héritage

Bien que peu documenté, L’Ensemble Abricot a joué un rôle significatif dans la transition musicale de la Martinique rurale vers la scène moderne créole. 

Son usage du créole chanté, son instrumentation mixant tambours bèlè, cuivres et guitares électriques, ainsi que son ouverture au pan-caribéisme musical, ont influencé plusieurs générations de musiciens martiniquais. 

À travers son unique album, le groupe témoigne d’un moment de convergence entre culture populaire et recherche d’identité postcoloniale.