Trigonocéphale

Un Serpent Endémique Protégé

Trigonocephale
An kréyol Sépan
Nom scientifique Bothrops lanceolatus
Reptile

Le Trigonocéphale (Bothrops lanceolatus), également appelé "Fer de lance" ou "bête longue" par les Martiniquais, est l'un des rares vertébrés strictement endémiques de la Martinique. Ce serpent emblématique, présent sur l'île depuis plus de 4,2 millions d'années, est une espèce protégée, en danger d'extinction selon la liste rouge régionale de l'UICN. 

Son histoire est profondément liée à celle de la Martinique, au point de figurer sur le drapeau colonial à quatre serpents, symbole de l'île au XVIIIe siècle.

Description et Caractéristiques

Le trigonocéphale est un serpent venimeux, de taille impressionnante, mesurant entre 1 et 2 mètres de long. Sa présence se limite exclusivement à la Martinique, faisant de lui un véritable trésor patrimonial pour l'île. 

Ce serpent est souvent confondu avec le Bothrops caribbaeus, une espèce proche présente sur l'île voisine de Sainte-Lucie, mais le trigonocéphale est unique à la Martinique.

Habitat et Comportement

Le trigonocéphale préfère les zones humides et boisées, en particulier les bords de rivières et les forêts tropicales. Il est principalement actif dans ces environnements riches en biodiversité, ce qui en fait un élément essentiel de l'écosystème local.

Ce serpent est connu pour son comportement défensif. Lorsqu'il se sent menacé, il peut se mettre en position d'attaque en s'enroulant sur lui-même et en contractant son cou. S'il est dérangé ou piétiné, il peut rapidement se retourner et mordre.

Un Danger Rare mais Géré

Bien que le trigonocéphale soit venimeux, les cas de morsures sont relativement rares en Martinique. En effet, on dénombre moins de 30 morsures par an, et aucun décès n’a été enregistré depuis plus de 15 ans, grâce à la disponibilité du sérum anti-venin Bothrofav, développé spécialement pour cette espèce par l'Institut Pasteur. 

Ce sérum est disponible au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Martinique, garantissant une prise en charge rapide et efficace en cas de morsure.

Importance Historique et Culturelle

L’histoire du trigonocéphale est indissociable de celle de la colonisation de la Martinique. Il a notamment joué un rôle majeur lors de la première tentative de colonisation en 1635, où sa présence a contribué à l’échec des colons. Au XIXe siècle, la mangouste a été introduite sur l'île dans une tentative de réduire les populations de ce serpent, mais cette introduction a eu des conséquences désastreuses sur la faune locale.

Le trigonocéphale a marqué l'imaginaire collectif au point de figurer sur le drapeau colonial à quatre serpents, devenu l'un des symboles de la Martinique à l’époque.

Une Espèce Protégée

Depuis le 14 octobre 2019, le trigonocéphale et son habitat naturel sont protégés. Il est donc interdit de le tuer ou de détruire ses habitats. 

Si vous rencontrez un trigonocéphale, il est conseillé de rester à distance ou de faire appel aux services de secours comme les pompiers.

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