Kolo Barst

Né à Basse-Pointe, tout comme Aimé Césaire, Kolo Barst est profondément ancré dans les traditions culturelles martiniquaises. 

Son style musical, un lent blues créole, est imprégné de rythmes traditionnels tels que le bèlè, la clarinette et le steel-pan, mêlés à une poésie sociale et politique forte.

Engagement artistique et militantisme

Chanteur à texte, Kolo Barst utilise la musique comme un vecteur de conscientisation. Il est notamment connu pour sa chanson emblématique Févryé 74 qui évoque la grève agricole violente du 14 février 1974, au cours de laquelle deux ouvriers (Rénor Ilmany et Georges Marie-Louise) ont été tués. Le titre est un plaidoyer puissant résonnant de justice et de mémoire.

Ses textes célèbrent l’amour, la solidarité, la justice et la survie culturelle dans la réalité sociale martiniquaise, dénonçant les injustices tout en promouvant la paix, la sagesse et la fraternité.

Kolo Barst s'inscrit dans une tradition reggae francophone engagée, où la collaboration entre artistes est un levier essentiel de création et d'échange culturel. Il a notamment collaboré avec Baron Black, une figure incontournable de la scène reggae. 

Parcours musical et albums

Kolo Barst a connu une reconnaissance durable grâce à son premier album à succès, récompensé par trois prix Sacem. Après plusieurs années d’absence de la scène, il revient en 2010 avec l’album Biddim Grace, une œuvre aux influences afro-caribéennes mêlant bèlè, nayabingui et jazz, confirmant sa popularité dans la Caraïbe.

En février 2017, il fait un retour remarqué à Tropiques Atrium Scène Nationale, offrant un concert qui lui permet de renouer avec un large public.

Son dernier album Limiè lorizon (2024) a été conçu comme le troisième d’une trilogie, réunissant mélodies inspirantes et messages de solidarité et d’espoir.

Philosophie et héritage

Kolo Barst se voit comme un porte-voix des « sans-voix », engagé dans la lutte contre l’injustice, notamment celle liée au chlordécone et aux violences sociales persistantes en Martinique. Il incarne une génération qui se bat pour garder vivantes les racines culturelles tout en adoptant une posture moderne et consciente.

Sa musique est une invitation au respect mutuel, à l’élévation spirituelle, et à la construction d’une Martinique libre, forte et solidaire.