
An kréyol | sikriyé |
Espèce endémique de la Martinique |
Le Colibri à tête bleue (Cyanophaia bicolor) est un oiseau endémique de la Martinique et de la Dominique.
Il s’agit de l’espèce la plus rare parmi les quatre colibris présents sur l’île. Il fréquente principalement les hautes altitudes, notamment les massifs de la Montagne Pelée et des Pitons du Carbet.
Caractéristiques biologiques
Le dimorphisme sexuel permet de différencier le mâle de la femelle :
- Le mâle présente un plumage vert aux reflets bleutés, avec une tête et une queue bleu roi, aux reflets métalliques violacés.
- La femelle, plus discrète, possède un dos gris-vert et un ventre blanchâtre.
La reproduction a lieu entre avril et juin. Le nid, de forme conique, est construit entre 1,5 et 3 mètres de hauteur dans la végétation dense. La femelle y dépose généralement deux œufs.
Habitat et répartition
Le Colibri à tête bleue occupe principalement les zones forestières d’altitude, au-delà de 800 mètres, et fréquente les savanes d’altitude ainsi que les forêts basses altimontaines. Il est inadapté aux milieux urbanisés ou agricoles.
Selon les études, son aire de répartition est concentrée dans une zone comprise entre 100 et 160 km², principalement en Martinique nord.
Études écologiques et modélisation
En 2014, une première étude commandée par la DEAL Martinique et réalisée par le bureau d’études Biotope a permis de modéliser la niche écologique de l’espèce. L’analyse a identifié trois variables déterminantes :
- Altitude
- Pluviométrie
- Proximité des formations forestières
L’étude conclut que la probabilité de présence de l’oiseau augmente avec l’altitude, tandis qu’elle diminue à mesure que les forêts s’éloignent. L'espèce dépend donc fortement des forêts humides de montagne.
La surface d’habitat potentiellement favorable était estimée à 187 km² à l’origine, mais 28 km² ont été perdus en raison de l’urbanisation, réduisant la zone utile à 159 km².
En 2017, une nouvelle étude de Biotope a actualisé ces données, confirmant les secteurs identifiés et précisant les zones prioritaires pour des actions de conservation ou de restauration écologique.
Symbolique locale et rôle écologique
Bien que peu présent dans la culture populaire locale, le colibri à tête bleue incarne une biodiversité martiniquaise unique, fragile et spécifique aux écosystèmes montagnards.
Il joue un rôle essentiel dans la pollinisation des fleurs indigènes, contribuant au maintien des équilibres forestiers dans les hautes altitudes de l’île.
Menaces et conservation
Le Colibri à tête bleue est confronté à plusieurs menaces majeures :
- Fragmentation de l’habitat, entraînant l’isolement des populations,
- Changements climatiques, provoquant une concentration des populations et un déplacement altitudinal de leur niche écologique.
Ces pressions ont conduit à une réduction de son aire de répartition et une dégradation de son habitat naturel.
Conséquence directe : l’espèce est désormais classée « En danger » (EN) sur la liste rouge de l’UICN, ce qui souligne son risque élevé d’extinction à moyen terme.
💬 Laissez un commentaire
🛑 Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Se connecterPas encore de compte ? Créez-en un ici
Commentaires récents
Aucun commentaire pour le moment. Soyez le premier à réagir !