Antoine Siger

Antoine Siger (1849-1908) est un homme politique martiniquais, notaire de profession et maire par intérim de Fort-de-France entre 1907 et 1908. 

Né à Case-Pilote le 14 septembre 1848, il est l’une des figures marquantes de la vie publique du début du XXᵉ siècle en Martinique, tragiquement assassiné en plein exercice de ses fonctions à l’hôtel de ville de Fort-de-France.

Parcours professionnel

Issu de Case-Pilote, Antoine Siger exerce d’abord comme notaire et devient membre du conseil municipal de Fort-de-France. En août 1907, il est appelé à assurer l’intérim de la mairie, en raison des nombreuses absences du député-maire Victor Sévère, alors figure majeure du paysage politique martiniquais.

En tant que maire par intérim, il prend en charge la gestion municipale à une époque marquée par de fortes tensions politiques, où les débats entre socialistes locaux dégénèrent souvent en affrontements.

Son parcours est également reconnu sur le plan juridique et social. En tant qu’ancien syndic des notaires de Martinique, il contribue à la structuration de la profession et s’impose comme une personnalité crédible dans les affaires publiques. Son mérite est souligné par sa distinction de chevalier de la Légion d’honneur.

Assassinat au cœur de la mairie

Le 29 avril 1908, lors d’une manifestation électorale, une foule menée par le premier adjoint, M. Labat, envahit les locaux de la mairie de Fort-de-France. Antoine Siger tente de calmer la situation et d’obtenir la dispersion des manifestants, mais une altercation éclate avec Labat. Vers 17 heures, au premier étage de l’hôtel de ville, il est abattu d’un coup de revolver.

Sa mort est immédiate et marque profondément la mémoire collective. Cet assassinat politique, le premier visant un magistrat en Martinique, symbolise les tensions extrêmes qui traversent alors la vie politique de l’île.

Collaborations notables

Bien que proche du conseil municipal et successeur provisoire de Victor Sévère, Antoine Siger n’a pas eu le temps de développer de larges collaborations institutionnelles. Son rôle se situe davantage dans la continuité de l’action municipale et dans la défense de l’autorité républicaine face aux divisions des camps politiques.

Héritage et impact

La mort d’Antoine Siger a marqué un tournant dans l’histoire politique de la Martinique. Elle révèle la fragilité de l’équilibre institutionnel et la violence des affrontements idéologiques du début du XXᵉ siècle. Son nom reste associé à l’histoire de Fort-de-France comme celui d’un maire par intérim engagé, victime des tensions locales.

En tant qu’homme issu de la société civile et notaire respecté, Siger incarne une génération de Martiniquais investis dans la vie publique, entre modernisation des institutions et affrontements idéologiques.