Garcin Malsa

Garcin Malsa est une figure marquante de la vie politique martiniquaise, connu pour son engagement écologiste et indépendantiste. 

Professeur de sciences, maire de Sainte-Anne pendant 25 ans, il a porté des combats pour la souveraineté martiniquaise, la justice écologique et la réparation de l’esclavage, tout en promouvant une gouvernance locale respectueuse du territoire et de ses habitants.

Parcours professionnel

Originaire du sud de la Martinique, Garcin Malsa suit un cursus scientifique, obtient une maîtrise de biochimie et un DEA en génétique végétale, avant de devenir professeur de biologie.

Son engagement politique débute dans les années 1970 avec la création du groupe indépendantiste Zanma, puis avec le mouvement La Parole au Peuple, qui fusionne plus tard avec le Mouvement indépendantiste martiniquais (MIM). 

En 1992, il fonde son propre parti : le MODEMAS (Mouvement des démocrates et écologistes pour une Martinique souveraine).

Il est élu conseiller général du canton de Sainte-Anne en 1988, puis devient maire de la commune en 1989, fonction qu’il occupe jusqu’en 2014. Il est également conseiller régional de 1990 à 1992.

Durant ses mandats, il initie un Plan de développement durable et solidaire pour sa commune, met en place un Agenda 21 local, et fait de Sainte-Anne une référence nationale en matière de transition écologique territoriale.

La commune reçoit plusieurs distinctions pour ses initiatives environnementales, dont les Rubans du développement durable.

Collaborations et réseaux

Militant du MIR (Mouvement international pour les réparations), Garcin Malsa œuvre avec Roger de Jaham et Capitaine Alexandre sur la question mémorielle et historique de la traite négrière.

Il collabore régulièrement avec des collectifs écologistes locaux comme l’ASSAUPAMAR, participe à des colloques caribéens et à des rencontres avec des militants indépendantistes de la Caraïbe anglophone, notamment à la Barbade, à Trinidad, ou à Cuba.

Œuvres et pensée

Auteur engagé, il publie plusieurs ouvrages qui traduisent ses réflexions politiques et écologiques :

• La Mutation Martinique (1992),
• L’Écologie ou la passion du vivant (2008),
• Lyannaj pour le changement (2009)

Il y développe une vision martiniquaise du développement durable, fondée sur l’autonomie, la sobriété et le respect des équilibres naturels. Il y plaide pour une écologie insulaire ancrée dans la créolité et l’histoire des peuples de la région.

Héritage et impact

Pionnier de l’écologie politique en Martinique, Garcin Malsa a façonné une conscience territoriale mêlant résistance historique, affirmation culturelle et défense de l’environnement. À travers ses actions locales, il a inspiré d'autres maires et collectivités ultramarines à repenser leur modèle de développement.

Son action a aussi contribué à inscrire les luttes anticoloniales et écologistes dans une même logique de réappropriation : celle du territoire, de la mémoire et de la parole politique.